groupement forestier chaudière
Les éclaircies en érablière

Érablières
Les éclaircies en érablière

Les éclaircies dans les érablières sont beaucoup plus complexes que dans des forêts de résineux. Ce qui ajoute à la complexité vient du fait que les érablières sont protégées par la Commission de Protection du territoire Agricole du Québec ce qui les situe quelque part entre l’agriculture et la foresterie.

Les éclaircies dans les érablières visent à ne pas descendre en bas d’un certain nombre d’arbres à l’hectare (minimum 20 m2/ha de surface terrière) afin d’éviter des perturbations néfastes à l’ensemble du peuplement. Étant donné que le prélèvement lors de ces interventions ne doit pas habituellement dépasser 25%, le choix des tiges à enlever se doit d’être plus judicieux c’est pourquoi il importe de suivre les indications du système de classification MSCR.

La classification MSCR permet, à partir de l’observation de signes pathologiques et physiologiques, de repérer les arbres qui risquent de dépérir à plus ou moins long terme et qui devraient donc être abattus en premier.

Les classes de la classification MSCR sont indiquées au moment du martelage au moyen des lettres M (mourir) pour les arbres voués à mourir dans moins de vingt ans; S (survie) pour les arbres en perdition risquant de se dégrader, mais dont la survie n’est pas compromise d’ici à vingt ans; C (conserver) pour les arbres défectueux à conserver, dont le bois n’est pas atteint par la carie; et R (réserve) pour les arbres sains et vigoureux à garder en réserve.

Erabliere
feuilles erable
outils cartographie

Ainsi, les arbres qui ont le moins d’avenir seront enlevés en premier. Il arrive qu’il y ait très peu d’arbres défectueux à enlever pour en arriver à une éclaircie significative et qu’il faille enlever un arbre sain mais près d’un arbre d’avenir bien entendu. Il y a une mauvaise tendance qui pousse les propriétaires à couper les essences compagnes pour favoriser leurs précieux érables. Il est absolument nécessaire de conserver un minimum de 15 % d’essences compagnes. Attention, il s’agit bien d’un minimum! S’il en reste plus c’est très bien aussi.

Le hêtre fait partie des essences compagnes. Mal aimé, cette essence est victime d’une maladie fongique nommé ¨la maladie corticale du hêtre¨. Ce pathogène s’est étendu très rapidement au cours des 5 dernières années au point ou la survie du hêtre est devenue préoccupante. Il faut bien sûr enlever les hêtres atteints avant qu’ils ne dépérissent et, dans la mesure du possible, conserver les arbres sains.

Les changements climatiques se présentent actuellement par des épisodes de fortes pluies et des périodes plus fréquentes de grande sécheresse. Lorsqu’une érablière est éclaircie, elle se trouve plus affectée par ces épisodes de sécheresses due au fait que le vent chaud et asséchant ainsi que le soleil vont pénétrer plus facilement l’intérieur du peuplement affectant l’humidité du sol. Les érables qui subissent ce stress hydrique deviennent plus vulnérable aux ravageurs tel la livrée des forêts ou aux maladies comme l’armillaire ou l’eutypelléen. Il faut donc faire preuve d’une très grande prudence lors de ces traitements.